Capitalisme ou libéralisme ? Pas seulement une question de sémantique

Dans un article paru sur Slate.fr, le 6 février 2015, et intitulé « Libéral ou capitaliste: ce n’est pas la même chose », trois chercheurs en économie [1] nous proposent une réflexion éclairante sur ce qui rapproche et différentie le capitalisme et le libéralisme. La faible culture économique de nombreux responsables français et l’utilisation des mots comme des armes politiques et non comme des arguments à débattre fait que la distinction entre capitalisme et libéralisme est rarement faite en France.

L’article de Slate est bâti autour de deux arguments : le premier est que le discours habituel fait une confusion entre le libéralisme et le capitalisme, ce qui revient à justifier ce dernier et ses excès. Le deuxième argument est que ce capitalisme (ou néolibéralisme) se refuse à toute régulation publique et/ou politique alors que celle-ci est indispensable à toute économie quelle que soit sa forme.

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Non ! Rien de changé depuis 1937! Mêmes peurs et mêmes solutions

Au moment où Lanza del Vasto, en 1937, invitait les hommes à plus de sagesse face au « progrès » et aux effets néfastes pour l’Humanité d’une économie non contrôlée, Georges Bernanos était l’observateur direct des atrocités des « nationalistes » de Franco en Espagne. Révolté face à une Eglise catholique silencieuse ou pire, justifiant les crimes atroces qui étaient commis au nom de Dieu, il  écrivait à son retour en France, dans les « Grands cimetières sous la lune »  :

« Je crois que le suprême service que je puisse rendre (aux honnêtes gens) est de les mettre en garde contre les imbéciles ou les canailles qui exploitent aujourd’hui, avec cynisme, leur grande peur. »

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Rien n’a-t-il changé en 75 ans ?

« Si les gens d’aujourd’hui ne se sont pas convaincus du caractère fâcheux d’un système qui les a conduits de crise en crack, de faillite en révolte, de révolution en conflagration, qui gâte la paix, la rend affairée et soucieuse, qui fait de la guerre un cataclysme universel, presque aussi désastreux pour les vainqueurs que pour les vaincus, qui ôte son sens à la vie et sa valeur à l’effort, qui consomme l’enlaidissement du monde et l’abrutissement du peuple; si les gens d’aujourd’hui accusent n’importe qui des grands maux qui les accablent et en attribuent la cause à n’importe quoi plutôt qu’au développement de la machine, c’est qu’il n’est pas de sourd mieux  bouché que celui qui ne veut rien entendre.Il faut que la puérile admiration pour les brillants jouets qui les amusent; il faut que l’exaltation fanatique pour l’idole qu’ils se sont forgée et à laquelle ils sont prêts à sacrifier leurs enfants, leur ait tourné la tête et fermé les yeux à l’évidence pour qu’ils continuent d’espérer du progrès indéfini de la machine l’avènement de l’âge d’or. »

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