« Si les gens d’aujourd’hui ne se sont pas convaincus du caractère fâcheux d’un système qui les a conduits de crise en crack, de faillite en révolte, de révolution en conflagration, qui gâte la paix, la rend affairée et soucieuse, qui fait de la guerre un cataclysme universel, presque aussi désastreux pour les vainqueurs que pour les vaincus, qui ôte son sens à la vie et sa valeur à l’effort, qui consomme l’enlaidissement du monde et l’abrutissement du peuple; si les gens d’aujourd’hui accusent n’importe qui des grands maux qui les accablent et en attribuent la cause à n’importe quoi plutôt qu’au développement de la machine, c’est qu’il n’est pas de sourd mieux bouché que celui qui ne veut rien entendre.Il faut que la puérile admiration pour les brillants jouets qui les amusent; il faut que l’exaltation fanatique pour l’idole qu’ils se sont forgée et à laquelle ils sont prêts à sacrifier leurs enfants, leur ait tourné la tête et fermé les yeux à l’évidence pour qu’ils continuent d’espérer du progrès indéfini de la machine l’avènement de l’âge d’or. »
Seraient-ce les propos d’un ardent partisan de la décroissance d’aujourd’hui? Non, ce sont ceux de Lanza del Vasto, publiés en 1943 à la suite d’un séjour auprès de Gandhi en 1937. Extrait de « Lanza del Vasto – Le pèlerinage aux sources – 2014 – Editions Folio », parmi d’autres considérations aussi passionnantes.
Lanza del Vasto est né en 1901 en Italie et mort en 1981 en Espagne. Il est un philosophe militant de la paix. Il est le fondateur des Communautés de l’Arche, créées sur le modèle des ashrams de Gandhi.