Jeremy Rifkin a fait paraître en 2014 un nouvel essai qui développe quelques idées dérangeantes qui devraient susciter débat et polémiques comme ses précédents ouvrages. Son titre : « La nouvelle société du coût marginal zéro : L’internet des objets, l’émergence des communaux collaboratifs et l’éclipse du capitalisme ».
Selon l’auteur, le capitalisme est en train de disparaître lentement mais inévitablement. Un nouveau paradigme économique – les Communaux Collaboratifs – est en train de se développer dans son sillage et il transformera notre mode de vie. Nous assistons déjà à l’émergence d’une économie hybride. Les deux systèmes économiques travaillent souvent en tandem et parfois en concurrence. Ils cherchent et trouvent des synergies sur les périmètres de l’autre, Ils peuvent ajouter de la valeur à l’autre, tout en trouvant un bénéfice pour eux-mêmes. Sur certains aspects, ils sont profondément contradictoires et chacun essaie d’absorber ou de remplacer l’autre.
Bien que les signaux du grand passage à un nouveau système économique soient encore faibles, l’économie des communaux collaboratifs croît et, selon Rifkin, en 2050, elle sera prépondérante dans l’ensemble du monde. Le système capitaliste ne disparaîtra pas pour autant mais se cantonnera à des niches rémunératrices comme les réseaux.
Toujours selon Rifkin, ce qui mine aujourd’hui le système capitaliste, c’est sa réussite elle-même. La dynamique du capitalisme est fondée sur la concurrence qui stimule la productivité et tire les coûts marginaux vers le bas. Ce qui permet donc de réduire le prix des produits et services et de gagner des consommateurs et des parts de marché. [1]Les économistes ont toujours accueilli favorablement une réduction du coût marginal mais ils n’avaient pas prévu la possibilité d’une révolution technologique qui pourrait conduire à un coût marginal proche de zéro et à la fourniture de biens et services presque gratuits qui ne seraient plus soumis aux forces du marché.
On trouve la démonstration la plus évidente des conséquences du cout marginal presque nul dans la communication, la production de connaissances et l’édition. Aujourd’hui, chacun peut élaborer et mettre à disposition sa production d’information ou de biens culturels grâce à des outils peu coûteux et aux réseaux collaboratifs. Et l’industrie traditionnelle du livre, des journaux et du disque est en crise profonde.
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